La première église paroissiale de Néoules était dédiée à Saint Thomas, apôtre ; elle était située au quartier de Villevieille où il reste encore quelques vestiges de remparts.

Cette église était très ancienne mais on ne la voit citée qu’en 1265 relevant alors du prieuré de La Celle ; elle passa ensuite dans les possessions de l’évêque de Marseille en 1315 ; enfin à partir du XVème siècle, elle dépendait du chapitre de Toulon.

En 1545, le conseil communal demanda au chapitre de réparer et d’agrandir l’église. Cette demande n’eut aucun résultat sinon que quelques années plus tard, l’église Saint-Thomas était dépossédée de son titre paroissial au bénéfice de l’église Saint-Jean-Baptiste qu’on avait reconstruite au quartier de la Ribière. Peu avant la Révolution, l’église San-Tomé comme on l’appelait, tombait en ruines.

C’est donc au quartier de Ribière que se trouvait une église dédiée à Saint Jean-Baptiste. Ce n’était à l’origine qu’une chapelle d’un prieuré qui dépendait de l’abbaye de Saint-Victor de Marseille ; en l’an 1015, cette chapelle était unie au chapitre de Toulon. En 1567, l’édifice était reconstruit et agrandi car autour du prieuré s’étaient groupés un certain nombre d’habitants qui avaient quitté le site de Villevieille pour celui de Ribière, plus accessible.

C’est d’ailleurs pour cette raison qu’en 1578, l’église Saint-Jean-Baptiste devenait paroissiale au détriment de sa voisine. On peut penser que c’est à l’occasion de ce transfert qu’on plaça au faîte de l’église Saint-Jean-Baptiste, la statuette en marbre de Saint Thomas pour conserver la mémoire du patron de l’ancienne église. D’ailleurs pendant environ un siècle, la nouvelle paroisse fut surtout connue sous le vocable de la Sainte-Vierge, vocable auquel on ajoutait tantôt Saint Thomas, tantôt Saint Jean-Baptiste. Ce n’est qu’à la fin du XVIIème siècle que cette église fut définitivement vouée au saint précurseur.

En 1657, l’église était devenue trop exigüe pour le nombre d’habitants ; on décida alors de l’agrandir, ce qu’on fit en édifiant la nef de la Sainte-Vierge qui comme sa voisine fut couverte par une voûte à croisillons. En 1862, pour agrandir le sanctuaire, on édifiait l’abside à trois pans qui fut recouverte d’une voûte à croisée d’ogives comme le reste de l’édifice. La façade est percée de deux oculus qui correspondent à chaque nef ; son portail d’allure modeste est à plein cintre et surmonté d’un archivolte surbaissé ; il est marqué du millésime de sa reconstruction, 1567.

Soutenue de part et d’autre par des massifs contreforts ladite façade est accotée par un clocher bas et trapu qu’on édifia en 1577. Les dimensions de l’édifice sont de 20 mètres de longueur pour la grande nef et de 17 mètres pour la petite. A l’intérieur on peut signaler un tableau au maître-autel provenant d’un ancien retable et représentant le « baptême de notre Seigneur par Saint Jean » ; il fut placé derrière le maître autel en 1605 après réparation du retable ; on voit aussi à l’autel de la Sainte-Vierge, un tableau représentant Saint Dominique recevant le Rosaire (XVIIème siècle) ; enfin signalons le tableau de Notre-Dame-des-Sept-Douleurs qui fut placé au fond de la chapelle seigneuriale des Allard.